Présentation
Au Maroc, les déchets
organiques constituent une part importante de la totalité des
déchets solides générés annuellement. Ainsi pour les ordures
ménagères, la fraction organique représente plus de 65% (5 millions
de tonnes par an). Au niveau industriel, les déchets organiques
générés essentiellement par l’industrie agroalimentaire représente
plus de 55% de la totalité des déchets industriel (500 mille tonnes
selon la FODEP -Fond de Dépollution Industriel-).
Vue la composition des
déchets solides du Maroc, il est impératif de focaliser les efforts
sur la proportion organique biodégradable et de s’intéresser à la
valorisation énergétique de ces déchets par digestion anaérobie, en
exploitant le méthane généré pour obtenir de l’électricité ou de la
chaleur. Il sera aussi intéressant d’étudier le compostage de
quelques fractions. La bio-méthanisation des déchets organiques
n’est pas une nouvelle technologie, on a déjà essayé des unités de
traitement des déchets ménagers au Maroc en utilisant des micro
réacteurs de digestion anaérobie dans les années 80 et qui n’ont pas
donné de résultats assez intéressants. On a aussi testé de grands
digesteurs à Tanger et à Marrakech en 2004. Cependant, on ne trouve
pas de références concernant l’application de cette technique au
niveau industriel.
En Espagne, il existe de
différentes unités de digestion anaérobie de déchets organiques qui
sont opérationnelles. Le groupe espagnol qui soumis ce Projet à
contribué à la réalisation de certaines de ces unités et ses
activités de recherche scientifiques sont en lien direct avec ces
unités depuis une vingtaine d’années. Ce groupe espagnol a eu en
2009 le Prix du Transfert des Connaissances à l’Entreprise offert
par le Conseil Social de l’Université de Cordoba (doté de 6.000
euros) par son étude de la bio-méthanisation de la peau d’orange du
groupe Garcia Carrión (Don Simon) à Huelva (Espagne). A partir de
ces données, les deux groupes qui soumettent ce projet ont pu
obtenir en 2009 un PCI-2008 avec une dotation de 8000 Euros financée
par l’AECID et dont le thème était : POTENTIALITÉ DE LA BIO-MÉTHANISATION
POUR LA VALORISATION DES DÉCHETS ORGANIQUES AU MAROC, A/018624/08.
Dans ce contexte, les deux équipes de recherche ont effectué des
visites au Maroc et en Espagne et des rencontres avec des
industriels et des chercheurs des deux pays ainsi que des contacts
et des réunions avec des Associations Professionnelles du Secteur
Alimentaire (LANDALUZ, en Andalusie et FENAGRI, au Maroc).
En outre des analyses
d’échantillons de deux entreprises marocaines sélectionnées (CITRUMA,
qui produit des jus d’oranges et SOTRAMEG, qui produit de l’alcool à
partir de mélasse) ont été réalisées à Cordoba pour d’étudier les
possibilités réelles d’utiliser la bio-méthanisation en transformant
leurs déchets en énergie et en un résidu stable et valorisable. Les
résultats de ces analyses vont être présentés sous forme de
communication orale lors du congrès international RAMIRAN-2010 qui
aura lieu à Lisbonne (Portugal) et éventuellement on vise préparer
quelques publications dans des revues scientifiques internationales.
En outre, le Professeur
Hassan El Bari, de l’équipe marocaine, est Président fondateur de
l’Association Marocaine de Déchets Solides, AMADES-Morocco et
Coordinateur du Réseau International Nord-Sud pour la Gestion des
Décharges Publiques (réseau qui a été créé lors du Congrès
International de la Gestion des Déchets et des Décharges Publiques,
Sardaigne, Italie 2007. Une coopération plus intense qui permettra à
l’équipe marocaine l’obtention de l’équipement et du matériel
nécessaires pour le développement de la recherche scientifique au
sein de ses propres installations ainsi que l’organisation d’un
congrès international sur la gestion des déchets organiques, à
réaliser au Maroc, ce sont les principales tâches auxquelles on vise
à présent.
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